Antonin Detemple —
antonin.detemple@gmail.com
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Le XXIème siècle a ceci d’extraordinaire qu’il marque un tournant majeur dans l’histoire de l’humanité, et probablement de la vie même sur Terre. C’est les yeux écarquillés que j’observe le monde à travers tous les prismes qui me sont offerts. Anthropologie, économie, biologie, histoire(s), mythe ou astrophysique, sont autant de portes d’entrées me permettant de mesurer les catastrophes à venir, et chercher à parer celles-ci en imaginant de nouvelles places pour le vivant.

Je positionne la mobilité et le déplacement au cœur des notions de vie et d’évolutions. L’expérience du voyage et la fabrication de gestes sont alors des méthodes de plus en plus présentes dans mon travail, conceptuellement et plastiquement. Mes productions prennent la forme d’installations, de volumes et de tableaux, de film, de photographies ou d’éditions.

Dans un monde hyperglobalisé et interconnecté, j’aime saisir la beauté et la fragilité d’une rose du Kenya qui voyage en avion pour la Saint-Valentin, d’une langue qui traverse l’Atlantique, ou encore d’une graine de tournesol en dormance sous le permafrost du cercle polaire arctique.

Parmi les multiples strates de complexité qu’offre notre époque, mon travail souhaite extraire des choses simples et parfois paradoxales qui posent le vivant au centre, tout en interrogeant la vaste histoire du capitalisme, de la colonisation et de la globalisation.

⁓Anémochorie Volet 1
Au Confort Mental
2021

Anémochorie est un vaste projet qui débute avec ce premier volet, sur une recherche fondée autour de la fleur coupée, sa production industrielle et son commerce débridé, mise en regard avec les symboliques sensibles qu’elle sus- cite en nous.
À partir d’une sélection de 16 peintures classiques de nature morte, j’ai reconstitué le bouquet des tableaux grâce à de vraies fleurs. J’interroge alors deux époques, celle du peintre et la nôtre. Certaines fleurs non-identifiables sur les tableaux ont été remplacées par des bulles de verre qui prennent la place des fleurs absentes.
Cela a conduit à une installation au Confort Mental (Paris) en 2021, ou sont également présents des parfums de fleurs industrielles, des ready-mades prove- nant d’une ferme horticole colombienne et une édition d’artiste.

AnémochorieV1




⁓Anémochorie - Edition
2021

L'édition Anémochorie s'est construite en même temps que le Volet 1 et concentre une centaine d'images issues de recherches sensibles et formelles autour de la botanique, mais également autour des explorations coloniales, des découvertes scientifiques, des architectures utopistes, (...)
Elle se construit main dans la main avec officeabc et Sarah Vadé. Imprimée à 500 exemplaire, 370 sont reliées avec un texte de Fiona Vilmer en couverture. 130 exemplaires non reliés serviront à réaliser un herbier de 1300 planches à partir de végétaux récoltés sur le site de l'ancien Jardin Colonial des Plantes de Saint-Pierre, en Martinique, dans le cadre du Volet 2 d'Anémochorie.

Anémochorie edition




⁓Anémochorie Volet 2
À la Station Culturelle
2021

Si le premier volet s’intéresse en substance à la serre de culture comme lieu de production industrielle et commerciale de la fleur coupée dans le contexte du capitalisme, le second volet vient interroger l’utilisation de jardins d’acclimatation du XIXème siècle comme facteur de circulation du végétal, et comme outils d’appropriation de territoire par l’étude naturaliste. Focalisé sur l’ancien Jardin Colonial des Plantes de Saint-Pierre (Martinique) détruit lors de l’éruption de la Montagne Pelée de 1902, deux gestes sont à l’œuvres. Aujourd’hui recouvert par une épaisse forêt préservée de toute activité humaine depuis plus d’un siècle, un herbier est produit avec l’aide du Conservatoire de Botanique à partir des différentes plantes se trouvant sur les lieux. Herbier pourtant inachevé, puisqu’il reste entre le moment de prélèvement et le moment d’étude, il reste en suspend dans le temps. Le journal qui emballe les plantes n’est autre que l’ouvrage Anémochorie, basculant alors de fonction en devenant cocon du vivant. Epaulé par l’Inrap, un forage est également réalisé de sorte à extraire une carotte géologique révélant les différentes époques de ce sol, riche d’histoires. Histoire amérindienne, histoire coloniale et histoire contemporaine se succèdent sur une longueur de quatre mètres. Cette carotte est alors mise en culture, de sorte à en faire germer les graines restées en dormance. Avec ce geste, il s’agit d’offrir à la vie la possibilité de s’exprimer, de faire germer à ces différentes strates la possibilité d’une existence résiliante. Cela consiste à regarder ce qui est encore vivant dans le passé et ce que cela nous montre du présent.

AnémochorieV2




⁓Refuge
À Poush Manifesto
2023

Refuge est une œuvre produite à la suite d’une résidence dans le refuge du Soreiller, à 2 750 mètres d’altitude, sur une invitation de l’Envers des Pentes. Là-haut, j’ai observé comment les ressources sont captées, utilisées et recyclées pour permettre à la vie en altitude de prospérer. J’ai aussi gardé un œil sur les roches qui s’effritent sous la fonte du permafrost, et la disparition des glaciers. La nuit, c’est le cosmos tout entier et la Station Spatiale Internationale (ISS) qui s’offraient à mon regard, où les astronautes expérimentent un nouveau type de refuge.
L’installation s’inspire de ces observations pour construire un écosystème à la fois introspectif (cultiver son potager, dialoguer, cuisiner) et en regard constant avec l’extérieur (connexion vidéo avec l’ISS, documentations). 

Refuge




⁓Le ruisseau sous le névé
2023

Le Ruisseau sous le névé est une édition qui fait suite à la résidence de l’Envers des Pentes au refuge du Soreiller (2 750 mètres d’altitude), dans le Parc National des Écrins. Un texte fait état d’un cheminement de pensée qui démarre par la simple observation du ruissellement de l’eau sous un névé de haute montagne, tandis que des images s’agencent pour faire écho à la pensée.  

le ruisseau sous le névé



⁓Nouer
2023

Bois d'ebène, contreplaqué, pied de chimiste, branche vivante

L'or des fous




⁓Premiers Bourgeons
À Poush Manifesto
2022

Que produit-on ? Comment le vivant devient-il une ressource, et comment la nature devient-elle un objet ? C’est en tentant de décrypter la manière dont notre naturel intérêt pour la fabrication d’outils et d’objets, a conduit les sociétés occidentales à considérer le monde entier comme une (in)épuisable ressource. Cette pensée, qui émerge il y a cinq siècles, mène finalement à des crises environnementales et sociales dictées dans la Plantationocène. Mais au-delà, c’est toute une manière d’envisager nos espaces, nos communautés humaines et non humaines, et nos environnements qui s’est déracinée. 

Antonin Detemple Premiers bourgeons



⁓L'or des fous
2019

Batée, emballages de pièces en chocolat, voyage en Auvergne.
Vue de l'exposition Marcelle Alix Ouverte, 10 ans de la galerie.

L'or des fous



⁓SPEC - Société de Production Éditoriale Contributive
Avec Liza Maignan
2017-2018

Affiche et système d'échange éditoriale basé sur le troc. Une affiche troquée contre un objet du choix de l'acquéreur.

SPEC & Liza Maignan



English
Faune, Alice Savoie / Cnap